jeudi 24 septembre 2009

Rustica n°2073 semaine du 16 au 22 septembre 2009

Merci à Frédéric Nicolas d'avoir mis en avant la traction animale.
Le cheval sillonne la Bourgogne


"Du 17 au 20 septembre, des attelages font revivre la Route des vignobles de Bourgogne. Pionnière du retour des chevaux de trait, la région ouvre de nouveaux sillons à l’Auxois et aux autres races. Rencontres avec quelques précurseurs.

Les vignes dites "nobles", dont on tire les premiers crus et grands crus, font honneur aux chevaux de labour. ils mènent leur auguste tâche notemment dans celle de Vosne-Romanée (Côte-d'Or). "C'est sur un Vignoble âgé de 15 ans que travaille notre cheval", raconte Xavier Giraud, chef de culture de la maison Drouhin, fier de rappeler que l'initiative est parti de ce prestigieux cru de la Romanée Conti. Depuis, ce labourage original a fait des émules dans la plupart des terroirs alentour.


A Morey-Saint-Denis, c'est Bertille Arlaud, 24 ans, qui a convaincu son père de travailler certaines vignes du domaine familial avec un cheval Auxois. Après une formation en maraîchage biologique et une spécialisation "Traction animale", Bertille a fait ce choix radical du labour équestre. "Les sensations sont différentes de celles éprouvées en conduisant un motoculteur", souligne celle qui aime prendre son temps au contact direct avec le sol. De nombreux badauds s'arrêntent pour discuter un moment, les plus anciens se remémorant leurs souvenirs d'enfance.

Bertille Arlaud pratique le labour avec un cheval Auxois à Morey-Saint-Denis, sur le domaine familial.

Le temps des labours

Autre approche, avec Oronce de Beler, un parisien qui a revendu sa moto Harley-Davidson pour acheter son premier cheval de trait. En s’installant dans l’une des plus anciennes maisons de Vosne-Romanée, ce bourguignon d’adoption a parfaitement su s’intégrer dans le village, devenant prestataire en labour à cheval. Depuis 2006, il loue ses services aux vignobles locaux, ou les échanges contre quelques cuvées qu’il va vinifier ; il a même crée sa propre marque d’outils de maraîchage et de charrues, sous le nom d’Equivinum.
Lorsqu’il travaille dans les vignes, on entend inlassablement : « Allez marche Prosper ! », une invitation douce adressée à ce majestueux compagnon de l’homme. « Il est un peu le médecin des sols. Les vignes sont faites pour son passage avec leur écartement minimum. » Parmi les outils qu’il a fabriqués, on retiendra le sillon, la charrue vigneronne, la charrue-buttoir, le griffon, le canadien (petit griffon aux dents souples), dont les noms parlerons aux anciens et aux spécialistes. Loin de Paris, ce laboureur-vinificateur propose aujourd’hui son savoir-faire dans de nombreux vignobles, y compris dans le Valais suisse. Une reconversion plus que réussie. "

texte et photographie de Frédéric Nicolas

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