lundi 30 novembre 2009

La saison Redémarre

La période du chaussage des vignes commence enfin. Nous avons attendu que les précipitations du mois de novembre ameublissent les sols durcis par le manque d'eau de cet été. Attendre permet aussi de suivre la nature dans son changement de cycle. Car les premières gelées induisent un changement d'état chez la vigne comme le reste des plantes. Une force centripète succède à la force centrifuge de l'été. La sève redescend alors dans les racines.
La profondeur de terrage est réglée ici au 5ème trou. Ce réglage permet de travailler à 8 centimètres de profondeur.

Cette vigne est labourée au cheval pour la 3ème année consécutive et hormis les rangs de pulvérisation, aucun tracteur n'y est rentré. Les sols y sont donc très aérés. Le réglage de la charrue doit donc être légèrement plus profond (8 à 10 cm au lieu de 5 à 6 cm) qu'un sol tassé par des années de tracteur.
Il faut donc raisonner la profondeur de travail pour répondre à deux problématiques différentes.
- La première est une raison technique qui influence la maniement et le comportement de l'outil en terre. Plus le sol est aéré et plus la quantité de terre (en volume) dans le versoir de la charrue doit être importante pour la maintenir dans son sillon. C'est la terre contre le versoir qui plaque le talon de la charrue au fond du sillon. Si votre réglage de terrage est trop superficiel, votre outil risquera de sortir de son sillon à la première pierre rencontrée. Dans le cas d'un sol tassé la pointe du soc se maintiens mieux malgré une faible profondeur de travail. Il est toujours bon de rappeler les fondamentaux du comportement d'une charrue pour comprendre l'incidence de tel ou tel réglage.
- La deuxième raison se situe plus sur le champ agronomique et l'influence de votre travail sur la vigne et son environnement. Par exemple, dans le cas ou vous voulez soigner au cheval un sol tassé par plusieurs années de mécanisation motorisée, il est préférable d'y aller en douceur. Car si le tassement des feuillets d'argile par le passage régulier d'un lourd tracteur est violent pour la vigne, le labour en profondeur le sera tout autant, si ce n'est plus. Il convient d'intervenir petit à petit sur plusieurs années. En allant crescendo sur la profondeur de travail : d'une part vous laissez la vigne s'adapter à votre nouvelle méthode qui va lui arracher ses racines de surface. D'autre part vous accompagnez l'humification des matières organiques de surface sans déstructurer totalement les équilibres que la nature avait tant bien que mal mis en place sur ce sol asphyxié. La traction animale ne dispense pas de la réflexion agronomique, car mal employée les dégâts peuvent être aussi important qu'un tracteur. La vigne est une plante pérenne dont l'espérance de vie est liée en grande partie aux actions de l'Homme. En outre, mettre en place une méthode de décompaction sur plusieurs années vous permet aussi de travailler avec votre cheval dans de meilleures conditions. Vous équilibrez aussi la force de traction nécessaire pour tirer la charrue. Pas plus de 40 kilogrammes-force quelque soit la durée de travail. Ce n'est pas parce que vous réduisez la durée journalière de travail que cela vous donne le droit d'augmenter la traction de votre cheval au labour. Croyez moi, en évitant les blessures de la vigne vous réduisez aussi le risque de blessures physique et psychologique de votre cheval (voir du meneur parfois...).

Nous reviendrons sur le réglage du piquage de la charrue dans un futur message

1er passage à droite,
2ème passage à gauche.

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